Monday, November 27, 2006

Robert Barthe "pas à pas"

Robert Barthe


Né le 8 mars 1947 à Angers, j’aime préciser que ma ville natale n’est qu’à quelques kilomètres de la Loire ce qui fait de moi un Ligérien.

Neuvième enfant d'une fratrie de 12 (8 garçons et 4 filles) j’ai, depuis le 28 août 1976 le bonheur d’avoir un fils, Mickaël.

Dois-je à l’ange gardien qui veillait sur mon berceau de nouveau né et qui m’aurait chuchoté mon premier proverbe selon lequel « qui veut voyager loin ménage sa monture » ma réticence, selon ma mère, à faire mes premiers pas.

A 28 ans, pris dans le „tourbillon populaire” des courses „hors stade” ou „courses sur route”, je participe à mon premier marathon à Vandoeuvre les Nancy (en Lorraine). Sur les traces du Grec Spiridon, premier marathonien de l’histoire, je démystifie cette antique distance de 42, 195 kms ! Je la croyais jusqu’alors l’apanage de Claude, mon frère aîné que j’avais vu courrir à Angers quelques années auparavant, et des champions Alain Mimoun et Emil Zatopek.

« L’appétit vient en mangeant » dit-on, alors, je commence à « dévorer » les kilomètres d’asphalte et je « lorgne » vers les « 100 kilomètres ». l’épreuve de Bienne (Suisse) accueille chaque année plusieurs milliers de participants. En 1976 (l’année de naissance de mon fils) je me trouve au milieu du peloton de ces « forcats de la route ou du macadam ». Et ainsi de suite de marathons (Vandoeuvre, Paris, Metz, Quiberon...) en « 100 bornes » (Bienne, Martigne-Ferchaud, Lesneven...).

Muté en Bretagne en 1978 j’y importe mon expérience et organise la première épreuve de 100 kilomètres dans cette région qui n’a pas échappé à la « coursemania » grâce à quelques organisateurs passionnés comme Christian Delerue.

A l’âge de 35 ans je participe à ma première épreuve de 24 heures à l’école des officiers de Saint-Cyr-Coëtquidan (Morbihan). Le vainqueur parcourra 240 kilomètres, une performance de niveau mondial ! Pour ma part, je me contenterai de 160 kilomètres, sur une piste de 400 mètres encouragé par Marc et Mado, mes meilleurs amis qui seront encore au rendez-vous en 2004 sur « les bords de la Loire ».

Je pratiquerai la course à pied en compétition pendant près de 20 années.

Attiré par des horizons plus élevés que ceux de la Bretagne (qui ne manque pas d’autres charmes), je ne résiste pas au chant des sirènes des courses de montagne. Je me lance à l’assaut des sommets vosgiens, pyrénéens, alpins et armoricains : Le Grand Ballon (1424 m), le Ballon d’Alsace (1247 m), le Vignemale (3298 m), le Mont Canigou (2784 m), le Pic du Midi de Bigorre (2865 m), Superbagnères (2260 m) et le Menez-Hom qui, en Bretagne, « culmine » à 330 mètres ! Sans oublier la « top des top », Sierre-Zinal appelée aussi la « course aux 5 quatre mille », au coeur des Alpes suisses. 5 sommets de plus de 4000 mètres dont le majestueux Weisshorn qui, à 4505 mètres, regarde « de haut » ces centaines d’athlètes venus des 5 continents en quête de leur « Himmalaya d’émotions », et qui courent sur des glaciers à plus de 2500 m d’altitude !

Parmi ces prestigieuses courses, je n’hésite pas à avouer mon « coup de coeur » pour les Crêtes Vosgiennes dans le massif du même nom ... des émotions qui permettent de « construire des cabanes plus près du ciel » ! ...

Aussi riches d’émotions fortes, et souvent de souffrances, que le sont ces épreuves officielles qui m’ont permis de rencontrer et de me confronter , dans le plus saint esprit de la compétition, à des milliers de femmes et d’hommes, je ressens le besoin de me mesurer à moi-même, seul à seul, hormis quelques amis qui assurent l’intendance et la logistique quand cela s’avère nécessaire.

Ainsi, de temps en temps, je songe à des projets qui me permettront d’aller « cueillir » des moments, voire de très éphemères et fugaces instants, de « qualité et d’intensité supérieures ».

Automne 1977 : 24 heures consécutives (2 tours d’horloge) dans la piscine de Béthoncourt (Franche-Comte) dont j’étais alors directeur. Ma petite famille, dont Philippe mon frérot, les dirigeants et les jeunes nageurs du club dont je suis l’entraîneur bénévole, sont mes plus fervents supporters ... la plus belle récompense !

Été 1981 : une course de 950 kilomètres entre 2 mers. Je réalise la diagonale Méditerranée-Manche en 2 semaines. Une leçon de géographie française inoubliable. Inoubliable comme ces paysages du plateau du Larzac, des Gorges du Tarn accompagnés par des musiques de Mike Oldfield !

Été 1984 : traversée de la Manche. Conjuguant course à pied (400 kilomètres) et natation (40 kilomètres), je rallie la capitale du Royaume-Uni (Londres) à celle de la France (Paris) en 7 jours. Une véritable galère ponctuée par des larmes de bonheur partagées avec une équipe d’amis sur la Place du Tertre à Montmartre !

Été 1996 : une transeuropéenne à bicyclette. Visitée pour la première fois trois années auparavant, je décide de tracer un trait d’union entre la Pologne et la France via la Belgique, le Luxembourg, et l’Allemagne. Une « union européenne » de 1600 kilomètres en moins de 10 jours avec pour récompense, les bras de mes amis dans le village de Bożydar (région de Poznań en Grande Pologne).

Été 2004 : la randonnée « Loire – Espoir ». Je rêvais de ce « 1000 bornes » depuis mon enfance peut-être. Longer le plus long fleuve de France depuis sa source dans le Massif Central jusqu’à son estuaire dans l’Océan Atlantique. Touché par le décès de jeunes enfants et adolescents victimes de la leucémie, je décide de marcher pour celles et ceux à qui la sante a fait de bien méchants croche-pieds. Environ 1200 kilomètres divisés en 46 étapes pour promouvoir le don volontaire de moelle osseuse, solution éventuelle pour lutter contre ce fléau qui frappe surtout les jeunes populations.

Été 2005 : Wisła-Loire en parallèle. Après la Loire l’été précédent, je récidive (à bicyclette cette fois) sur les bords de la Vistule depuis sa source (sur les pentes de Barania Góra), jusqu’à sa rencontre avec la Baltique à Gdańsk.

Cette idée de « double randonnée » avait germé quelques années auparavant après avoir remarqué des traits de ressemblance entre ces 2 longs fleuves.

Conjuguant ces 2 randonnées (la première à pied, la seconde à bicyclette), je réalise deux séries de photos (diapositives) qui dorénavant serviront de guide à mes souvenirs.

Ces diapositives font, depuis, partie d’une conférence relative à la Loire et que je présente notamment dans les établissements scolaires, les centres culturels, les bibliothèques et autres lieux publics de France et de Pologne.

Une façon de faire partager mes longs raids en solitaire ! ..

2006 : l’heure de la retraite approche, mais seulement celle de la retraite professionnelle. Ce sera pour mars 2007. Quant à la retraite sportive, je n’ai pas de raison déclarée (médicale ou autre) d’y penser.

Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin et quel sera ce prochain chemin ?

Orliczko septembre 2006

3 comments:

Anonymous said...

Salut Robert ! Bon courage d'un petit breton qui a traversé ta vie aussi vite que tu traverses les régions.

Anonymous said...

...c'est moi Manu de Roz sur Couesnon... emmanuel.bazire@yahoo.fr

Anonymous said...

Les "yanooseurs" te soutiennet dans cette longue marche et te souhaitent du courage, mais ça tu n'en manques pas!
CARTIER

http://www.yanoo.net/forum_trail.php4?act=1&id_mes=1360